Quand on parle d’abeilles, on pense aussitôt au miel et à la ruche. Pourtant, l’abeille mellifère (Apis mellifera) n’est qu’une espèce parmi près de 20 000 dans le monde et 2 000 en Europe. Ce vaste groupe rassemble une diversité fascinante : des abeilles minuscules aux xylocopes géantes, des espèces solitaires aux colonies sociales comptant des milliers d’individus.
La plupart vivent seules : chaque femelle construit et approvisionne son nid, parfois dans le sol, parfois dans des tiges creuses, du bois mort ou même des coquilles d’escargot. Quelques-unes, dites « abeilles coucous », parasitent les nids d’autres espèces. Leur régime alimentaire repose toujours sur le nectar et le pollen, mais certaines se spécialisent sur une seule plante (espèces oligolectiques), tandis que d’autres butinent un large éventail floral (polylectiques).
Toutes partagent un même comportement : le central-place foraging, ou butinage autour d’un nid central. Elles volent entre fleurs et nid, transportant nourriture et matériaux de construction. Leur rayon d’action varie : quelques centaines de mètres pour les plus petites, plusieurs kilomètres pour les abeilles mellifères ou les bourdons. Température, pluie, lumière et structure du paysage influencent fortement leur activité.
Réduire les abeilles à la seule Apis mellifera, c’est ignorer un monde essentiel à l’équilibre des écosystèmes. Les abeilles sauvages, souvent plus efficaces pollinisatrices que nos ruches, jouent un rôle déterminant dans la reproduction des plantes cultivées et sauvages. Préserver leur diversité, c’est garantir l’avenir même de notre agriculture.




