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Du Frère Adam à Jean-Marie Van Dyck, lire et écrire un pedigree apicole

Lire et écrire un pedigree apicole permet de suivre rigoureusement l’origine génétique d’une reine et des mâles qui l’ont fécondée — un outil essentiel pour tout apiculteur engagé dans la sélection. Voici une méthode simple et structurée pour t’apprendre à décoder (et coder) un pedigree selon la méthode utilisée notamment par Jean-Marie Van Dyck et le réseau Buckfast.


🧬 1. Structure de base d’un pedigree apicole

Un pedigree se lit souvent sous la forme suivante :
NomReine =.Année – Mère (Éleveur) ins Mâles (Éleveur)

Exemple :
B214(JPN)=.12 - B124(JPN) ins B801(BOP)

Décryptons :

  • B : race de la reine. Ici B pour Buckfast.
  • 214(JPN) : nom de la reine :
    • 2 = année 2012
    • 14 = numéro de la reine (identifiant, pastille)
    • JPN = initiales de l’éleveur
  • = : correspond à l’identité génétique
  • .12 : année de naissance de la reine
  • B124(JPN) : reine mère utilisée
  • ins : insémination instrumentale
  • B801(BOP) : mâles issus de la lignée B801 chez l’éleveur BOP (Pascal Boyard)

🧪 2. Code couleur (optionnel)

Certains pedigrees sont annotés par couleur :


🐝 3. RAM et lignée de mâles

Les mâles sont issus de ruches à mâles (RAM), qui contiennent des filles de reines F0. Cela permet de transmettre avec fidélité le patrimoine génétique paternel à 100 %, car les mâles naissent d’œufs non fécondés (haploïdes) et sont des copies de leur mère.


✍️ 4. Rédiger son propre pedigree (étapes)

Étape 1 : Identifier la reine

  • Race : B pour Buckfast, M pour noire (Mellifera), C pour Carnica…
  • Code de la reine : [année][numéro][initiales de l’éleveur] → B005(JPN)

Étape 2 : Indiquer la méthode de fécondation

  • ins → insémination
  • nat ou rien → fécondation naturelle

Étape 3 : Indiquer l’origine des reproducteurs

  • Mère : B124(JPN)
  • Mâles : B801(BOP)

Résultat :

B005(JPN)=.23 - B124(JPN) ins B801(BOP)


📋 5. Pédigree en cascade (pour les pages de suivi)

Tu peux aussi construire une page annuelle listant tous tes croisements, où :

  • Les reines F0 sont listées en haut (souches)
  • Les reines filles et les RAM associées sont listées en dessous
  • Les codes couleurs ou annotations te permettent de savoir s’il s’agit de :

La méthode de Jean-Marie Van Dyck


La méthode de Jean-Marie Van Dyck suit la même logique de base que celle décrite précédemment — c’est-à-dire une structure rigoureuse pour suivre les croisements — mais elle va plus loin en intégrant davantage d’informations et en normalisant fortement la nomenclature dans un format lisible par des programmes informatiques. Voici les spécificités de sa méthode :


Ce que Jean-Marie Van Dyck a en plus :

1. Codification stricte et informatique

  • Le système est pensé pour fonctionner avec des bases de données.
  • Chaque reine, chaque croisement, chaque génération est identifié par un code unique, standardisé.
  • Les noms suivent une structure très précise (ex. : B107(JPN)=.12 - B124(JPN) ins B801(BOP)).

➡️ Pourquoi ? Cela permet d’automatiser les calculs de :


2. Notation systématique de l’année

Il note systématiquement l’année de naissance de la reine juste après le = par un point :

  • .12 = année 2012

Cela facilite la lecture chronologique et l’analyse historique des lignées.


3. Hiérarchie visuelle dans les pedigrees

Sur ses pages annuelles de croisements, les reines fondatrices (F0) sont en haut.
Les descendantes sont en cascade, parfois colorées pour :


4. Référencement des RAM

Les mâles sont toujours listés à droite, et proviennent de RAM (ruches à mâles).
Jean-Marie Van Dyck indique aussi le pedigree des RAM, donc des sœurs des reines utilisées, ce que peu d’éleveurs font.


5. Niveau de transparence élevé

Chaque pedigree est publié avec :

  • Les souches
  • Les dates d’importation
  • Les lignées mitochondriales (ex. souche noire Mellifera)

Cela crée une traçabilité génétique complète sur plusieurs générations.


📌 Conclusion :

La méthode de Jean-Marie Van Dyck reprend les bases classiques de la sélection apicole Buckfast (Frère Adam), mais elle les informatise, les uniformise, et les rend exploitables à grande échelle par une communauté d’éleveurs. Elle est particulièrement utile pour les sélectionneurs collectifs, les clubs d’élevage, ou les GDSA qui souhaitent mettre en place un plan généalogique structuré.

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