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Vers une apiculture plus résiliente : le rôle clé de la sélection

Par djm, apiculteur & rédacteur du blog Mouche à Miel


Une colonie douce, productive et résistante… un rêve accessible ?

Face aux défis sanitaires que subissent nos abeilles — varroa, loque, nosémose et autres pathogènes — nous sommes nombreux à chercher des alternatives aux traitements chimiques. L’une des plus prometteuses : la sélection généalogique et génétique des colonies.

Cette méthode, déjà éprouvée dans d’autres filières agricoles, permettrait de favoriser des abeilles naturellement résistantes, plus adaptées à leur environnement… et surtout, plus autonomes face aux maladies.


Pourquoi la sélection est-elle si importante ?

Quand une colonie se montre douce, productive, peu essaimeuse et résistante aux maladies, il est naturel de vouloir reproduire ces qualités. Cela passe par un travail de sélection rigoureux, mené sur plusieurs générations, pour fixer ces caractères dans la descendance.

Mais attention : il ne suffit pas de sélectionner les reines !

👉 Les faux-bourdons (mâles) jouent un rôle clé : ils transmettent 50 % de la génétique. Sans contrôle de leur origine, la qualité des fécondations naturelles reste très aléatoire.


Quels caractères sont recherchés ?

Voici quelques exemples de traits qui peuvent être sélectionnés :

  • Comportement hygiénique : les abeilles éliminent les larves mortes ou malades, réduisant ainsi les risques de loques.
  • Comportement VSH (Varroa Sensitive Hygiene) : elles repèrent les cellules infestées par le varroa et les désoperculent.
  • Résistance SMR (Suppression of Mite Reproduction) : certaines lignées empêchent le varroa de se reproduire.
  • Résistance à l’acariose trachéenne : due à un gène dominant, lié au comportement de toilettage.

Ces comportements sont génétiquement transmissibles, parfois selon des schémas complexes (gènes récessifs, interactions multiples), d’où l’importance d’une démarche méthodique.


Sélection généalogique ou sélection génétique ?

  • La sélection généalogique repose sur l’observation des colonies, le suivi des lignées, et l’élevage des reines issues des meilleures souches.
  • La sélection génétique, elle, s’appuie sur des outils modernes : analyses ADN, marqueurs génétiques, insémination instrumentale… Elle permet d’accélérer le processus et d’objectiver les choix.

… et si les GDSA s’impliquaient ?

Dans un souci de santé publique apicole, il serait souhaitable que les GDSA (Groupements de Défense Sanitaire Apicole) accompagnent cette dynamique. Comment ?

  • En facilitant l’accès à des reines sélectionnées VSH, issues de centres de recherche ou d’éleveurs locaux certifiés.
  • En encourageant la mise en place de congrégations locales de mâles sélectionnés pour améliorer la qualité des fécondations.
  • En soutenant les apiculteurs dans des programmes collectifs de sélection.

Les choix possibles de techniques utilisées et leur modalité d’application jouent sur les performances (adaptation de la génétique à l’environnement du rucher et qualité de la production) et l’état sanitaire (diffusion et résistance aux pathologies) des colonies

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